Liviaaugustae nous souhaite Carpe Diem !

Carpe Diem

(cueille le jour présent)

Carpé Diem...

Cette maxime est très fréquente sur les cadrans solaires…

(image wikipédia)

Carpe diem (quam minimum credula postero) est une locution latine extraite d’un poème d’Horace s’adressant à sa femme, que l’on traduit en français par : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain », littéralement « et sois la moins crédule possible pour le jour suivant »

« Ne cherche pas à connaître, il est défendu de le savoir, quelle destinée nous ont faite les Dieux, à toi et à moi, ô Leuconoé ; et n’interroge pas les Nombres Babyloniens. Combien le mieux est de se résigner, quoi qu’il arrive ! Que Jupiter t’accorde plusieurs hivers, ou que celui-ci soit le dernier, qui heurte maintenant la mer Tyrrhénienne contre les rochers immuables, sois sage, filtre tes vins et mesure tes longues espérances à la brièveté de la vie. Pendant que nous parlons, le temps jaloux s’enfuit.
Cueille le jour, et ne crois pas au lendemain. »

Leconte de Lisle (1873)

C’est donc un hédonisme d’ascèse, une recherche de plaisir ordonnée, raisonnée, qui doit éviter tout déplaisir et toute suprématie du plaisir. C’est un hédonisme a minima : c’est un épicurisme (Horace faisait partie des épicuriens de l’ère romaine).

La rose, fleur rapidement fanée et qu’il faut cueillir dès sa floraison, est devenue une métaphore canonique de la brièveté de l’existence humaine dans la poésie française du XVIe siècle, en particulier avec les poètes de la Pléiade. Ronsard écrit ainsi : « Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie » dans ses Sonnets pour Hélène.

« Carpe diem » à vous tous !

http://liviaaugustae.eklablog.fr/carpe-diem-a161936638

 

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Nous enfants de Cipolin salle Tarer le vendredi 10 mai à 14 heures

cette idée de CD est  de Guy JACQUET, offrir aux gamins un produit inédit à vendre à leurs proches pour financer leur voyage

Moi j’ai pensé organiser une après-midi récréative à la salle Tarer le vendredi 10 mai à 14 heures (prix entre 10 et 15 euros, mais c’est la direction de l’école qui est en responsabilité)

Soyons nombreux à leur apporter soutien et énergie…et achats de CD et de tickets

KAZ A BIGIN Winny KAONA Ipomen LEAUVA

…et puis chantez avec eux…

Nous enfants de Cipolin

Musique Guy JACQUET Texte Henri BISTOQUET

Action en faveur du projet de voyage De 12 gamins de l’école R. CIPOLIN à Barbade le 27 mai 2019

Voix : les enfants qui partent

Remerciements à la Direction, aux parents, aux musiciens, à Mme Albéri pour l’énergie et à l’équipe de la Salle Tarer

Refrain

Nous partons à l’étranger

Visiter cousins, cousines

Notre  histoire est si voisine

Seules les langues sont étrangères

Un beau jour les Barbadiens

Viendront forcément nous voir

Nous enfants de Cipolin

(Pour) nous apprendre leur calypso

Refrain

De Rhiana à Kassav’

Nous aimons les mêmes chansons

Barbadiens,  Guadeloupéens

Nou sé on sèl West Indies

Nous partons à l’étranger

Visiter cousins, cousines

Notre  histoire est si voisine

Seules les langues sont étrangères

Refrain

Donnons-nous enfin la main

Nos lendemains alors plus humains

Pour tous les Enfants Caribéens

Et pour les enfants de Cipolin

Refrain

Nous enfants de Cipolin

Allons bientôt partir au loin

Visiter l’île de Barbade

Et leur offrir notre balade

Refrain

Nous amènerons en bagages

Les couleurs de Carénage

Nous ferons un gros tapage

Pour rendre plus fort notre lyannaj

Refrain

Nos parents sont différents

Et pourtant ils sont pareils

Venus d’ici ou bien d’ailleurs

Le créole habite leur  cœur

Refrain

Tous les jours dans notre école

Nous travaillons main dans la main

Nous enfants de Cipolin

Nous sommes tous guadeloupéens

Nous sommes tous guadeloupéens

Nous sommes tous

Guadeloupéens

Guadeloupéens

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Fermeture du Blog GUADELOUPE ATTITUDE

Le Monde annonce unilatéralement la fermeture de ce blog abonné du Monde Guadeloupe Attitude.

L’arrêt de ce service implique une suppression de vos contenus, y compris les photos et textes.

Merci LE MONDE.

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AVANT PREMIERE DES FAUCILLES DANS LES VEINES LE 11 AVRIL EN GUADELOUPE

Bonjour,

Le film ” DES FAUCILLES DANS LES VEINES ” ‘ (70’) de Franck Salin, coproduction Inserm, sera diffusé le mardi 16 avril à 20h00 sur Guadeloupe la 1ere .

Vous y êtes tous conviés à l’avant première qui a lieu le jeudi 11 avril 2019 à 19h00 au cinéma REX. La projection sera suivie d’un débat.

Cordialement

SYNOPSIS

La drépanocytose est une maladie génétique héréditaire du sang. Les globules rouges prennent la forme de faucilles et resserrent mortellement les tissus et les organes. Elle est très douloureuse et invalidante, notamment chez les enfants. Le réalisateur Franck Salin a rencontré des malades et leurs proches, des médecins et des chercheurs à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, à Paris et à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Ils font découvrir leur combat acharné contre cette pathologie.

CRITIQUES DE LA RÉDACTION

Une enquête très instructive dont le récit captivant est d’une grande clarté. Le tout est soutenu par des témoignages touchants. En plus d’être didactique, ce document apporte des explications et des solutions sur ce fléau méconnu. Un film d’une grande utilité pour les personnes concernées et leur entourage.
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Gérard LAFLEUR raconte à ARTLOOK le Chevalier de Saint-Georges

https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/emissions/artlook

 

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Une impertinence policées du bon Docteur WO ! en ce premier avril

C’est par une brève allocution dans nos lucarnes matutinales que le président Emmanuel Macron annonça sa démission aujourd’hui.

Cette exceptionnelle brièveté de sa part étant à la mesure de cet évènement exceptionnel. Comme il se doit, le président du sénat fut chargé d’assurer l’intérim et celui-ci, surpris, avala de travers son copieux petit déjeuner ce qui le laissa sans voix pendant un bon moment.

Contrairement à son habitude, l’ex président de la République ne s’étala pas sur les motivations de sa décision : il déclara qu’il se pliait ainsi au désir réitéré d’une minorité agissante afin que l’ordre puisse être rétabli dans le pays tout en lui permettant de skier en paix sans avoir à rendre des comptes.

La minorité agissante s’empressa de revêtir un gilet jaune et fit ce qu’elle savait faire de mieux : manifester dans les rues en laissant à une frange « en marge du cortège » le soin d’allumer quelques feux de joie et de briser quelques vitrines. Les forces de l’ordre décidèrent de se reposer enfin, en suivant l’exemple venu d’en-haut, et de se servir à leur tour sur les étalages pour renouveler une terne garde-robe dont l’uniformité était devenue lassante par leur exposition hebdomadaire.

A l’annonce présidentielle, Mélenchon et Ruffin furent pris d’une agitation inquiétante, le premier déclara immédiatement qu’il était prêt à se sacrifier pour sauver la République en appliquant des décisions bolivariennes qui avaient fait leurs preuves ailleurs, le second hésitait entre faire un film ou un livre ou peut-être les deux pour fêter l’événement.

Marine Le Pen qui avait de bonnes chances de s’installer à l’Elysée se montra plus circonspecte. Elle était jusqu’à présent dans une position plutôt confortable en bénéficiant des subsides du système et de l’Europe tout en les vouant aux gémonies et sans provoquer la moindre déception dont elle avait déjà goûté l’amertume après son débat avec Macron.

Wauquiez hésita entre un gilet jaune ou sa parka rouge ne sachant toujours pas quelle position choisir pour éventuellement postuler et motiver ses troupes réticentes.

Quelques verts, pourtant pas mûrs pour gouverner, se dirent naturellement prêts à assurer la transition.

Parmi la gauche dispersée façon puzzle, Hamon et Faure virent une opportunité de manifester leur existence, mais personne ne demanda leur avis. Quant à Hollande, il le donna sans qu’on le lui demande en affirmant que tout ça, il l’avait prévu, en suggérant implicitement qu’il pourrait servir de recours, ce que fit également Ségolène Royal, toujours prête. Quant à Sarkozy, on vit son œil goguenard s’allumer sans même remuer les épaules.

http://obraska.eklablog.fr/l-evenement-a161699274

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Le Rotary de Pointe-à-Pitre Jarry apporte sa petite “grenne” à Melissa

Mélissa dit tout sur la « grenn anba fèy » - Faits de Société en Guadeloupe 190329 Screenshot.jpg

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Dialogue avec Saint-Georges et quelque uns de ses amis

Joseph Bologne Chevalier de Saint-Georges 1745/1799 par Jean-Claude HALLEY

Prélude

En prélude à cette article, je vous emmène à Chicago… il y a de cela quelques années, à l’occasion d’un colloque sur la Musique Classique Noire, Mark CLAGUE, un musicologue Américain développait les arguments suivants sur les « Concerti » : le mot concerto, disait-il peut venir du latin « CONCERTARE » c’est-à-dire se confronter à : et l’on peut imaginer, à l’écoute de certaines œuvres, un véritable duel entre le soliste et le tutti orchestral… mais concerto peut aussi venir d’un autre mot latin « CONCERERE » qui a un tout autre sens : s’harmoniser avec… et certains concerti offrent à nos oreilles de véritable symbiose orchestrale… notre musicologue transpose alors ces deux clés musicales dans le domaine sociologique et analyse alors le comportement de ce Musicien Noir venu d’ailleurs et qui va annoncer à tous et à chacun : je vais me confronter à vous pour devenir le meilleur… je vais aussi capter votre art, votre technique pour m’harmoniser avec vous… C’est une vision, je crois, intéressante du Chevalier de Saint-Georges, né esclave en Guadeloupe et qui deviendra l’un des plus brillants musiciens de son temps en même temps qu’il sera reconnu par ses paires comme le « Dieu des armes ».

Ouverture.

Aujourd’hui et depuis quelques temps se joue sur la planète entière une véritable symphonie en hommage et en souvenir au Chevalier de Saint-Georges. A tour de rôle se lèvent des solistes qui jouent leur propre partition… escrimeurs, musiciens, musicologues, romanciers, historiens, simples amateurs…

A ce stade je voudrais tout simplement rendre hommage à tous ceux qui ici ou ailleurs ont écrit sur le Chevalier… je leur suis redevable de toutes les informations que je vous donne ci-après.

Permettez moi de vous dire que je ne suis pas Historien, non plus Musicologue, ni même Musicien, encore moins Romancier ou Escrimeur… Qui suis-je alors pour oser devant vous parler de Saint-Georges ? A tout le moins puis-je prétendre être un simple amateur ou comme on disait du temps du Chevalier un « mélophilète[ii] » : c’est-à-dire un amoureux de la mélodie. Mais je suis aussi un PP c’est-à-dire un Pointu Pointois ! un habitant de la bonne Ville de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.

La Guadeloupe, Pays de Saint-Georges.

Comment parler de Saint-Georges sans dire quelques mots de la Guadeloupe, le pays où il est né. Je vous la présente sous les deux aspects suivants :

16 61 : ces deux chiffres ne constituent pas un numéro de Minitel, mais les coordonnées géographiques de la Guadeloupe qui se trouve donc à 16 degrés de latitude NORD et 61 degrés de longitude OUEST… C’est une adresse fort bien connue des Cyclones qui chaque année fréquentent cette région des Caraïbes en causant beaucoup de ravages.

Mais voici une autre manière de présenter la Guadeloupe, l’une des quatre vieilles colonies de la France devenues en 1946 Département Français. Ceci nous vaut de figurer sur tous les billets d’Euro. Vous pourrez vérifier cela lorsque vous aurez un billet en main.

Ainsi donc la Guadeloupe est à la fois dans la Caraïbe et en Europe.

Terre de violence et Terre d’accueil..

Et la Guadeloupe est effectivement une terre de violence : violence de la nature ; je vous parlais tout à l’heure des Cyclones, mais il faut compter aussi avec les tremblements de terre, le volcanisme et les Tsunamis… Mais on peut aussi évoquer la violence des hommes, avec deux génocides (Les ARAWAKS puis les CARAÏBES), deux siècles d’esclavage suivi de la longue période de colonisation qui porte aussi une violence certaine. Certains vous diront que la Départementalisation n’a rien changé… mais ceci est une autre histoire… Mais la Guadeloupe est aussi une terre d’accueil, un creuset des races, où s’imposent dialogues et échanges.

La Civilisation Créole

En invoquant le « Tout Monde » d’Edouard GLISSANT[iii], je n’hésite pas à parler de « Civilisation Créole », c’est-à-dire une certaine capacité collective et individuelle à admettre l’autre dans sa différence qui enrichit.

50 ans de dialogue avec le Chevalier de Saint-Georges

Je vais donc maintenant vous parler de Saint-Georges. Et je le ferai en évoquant ces cinquante années d’échanges avec les très nombreuses personnes qui travaillent sur ce personnage et que vous découvrirez au fur et à mesure.

1956 : 

Jeune lycéen, je fréquente une boutique de disques rue Barbès à Pointe-à-Pitre, celle de Madame Andrée CORBIN : c’est elle qui un jour de 1956 me présente une platine médium, en me disant : « écoutes ce disque ! Cela te changera des éternels Beethoven, Chopin et autre Wagner ! » Il faut vous dire que Mozart n’était pas encore très présent à ce moment là ! Et c’est là que je déguste pour la première fois la musique de Saint-Georges.[iv]

Et je découvre en même temps, grâce au livret de Jean-Noël Faucquet[v], qui accompagne ce disque, que Saint-Georges est Guadeloupéen, fils d’esclave et fils de Blanc et qu’il brillera de mille feux à Paris et à Londres. Dès lors je n’ai cessé de chercher tout ce qui, de près ou de loin, concernait ce musicien.

1966 : 

Dix ans se passent. Juste le temps de collationner ce que l’on sait de Saint-Georges et de découvrir les grands classiques : le roman en quatre tomes de Roger de BEAUVOIR, les écrits d’Henry ANGELO, ceux de Texier de la BOESSIERE fils. Mais ils sont nombreux ceux qui ont, peu ou prou, parlèrent du Chevalier : On peut tenter de les regrouper de la manière suivante :

–         le groupe des Escrimeurs amis[vi],

–         les musiciens contemporains[vii],

–         les chroniqueurs[viii],

–         les Romanciers[ix], sans oublier

–         le groupe des Antillais[x].

De retour en Guadeloupe après mes études, j’ai la chance de rencontrer Monsieur Jean-Paul HERVIEUX, alors Directeur des Archives Départementales de la Guadeloupe… il me dira très franchement : « je n’ai pas de certitudes, je n’ai que des convictions ».

Et lorsque je lui parle du manuscrit de Monsieur Gaston BOURGEOIS, Jean-Paul HERVIEUX dit qu’il a la certitude que le Basse-Terrien s’est trompé et sur la date de naissance et sur le nom du père du Chevalier.

Le petit monde de Saint-Georges devient pour moi de plus en plus fascinant et subtile : avec tant de personnages hauts en couleur, Henry ANGELO, Texier de LABOËSSIERE, Pierre de Bologne, l’Abbé GREGOIRE, Le Duc d’ORLEANS, Madame de MONTESSON, Louise FUSIL… Les musiciens du Concert des amateurs, Marie-Antoinette, Josef HAYDN, Les habitués du Palais Royal, Choderlos de Laclos, …

1972

Monsieur Odet DENIS[xi], à Paris, publie dans la revue de l’AGEG l’annonce de son livre : « Qui était le Chevalier de Saint-Georges » ? Odet DENIS est, de facto, le découvreur du vrai Père de Saint-Georges. C’est lui le tout premier qui révèle l’existence de Georges Bologne.

Jean-Paul HERVIEUX interrogé dira : « je n’ai toujours pas de certitude, mais l’ouvrage d’Odet DENIS renforce mes convictions.

1986

Gabriel BANAT[xii], alors premier violon de l’Orchestre Philharmonique de New-York décide de visiter la Guadeloupe, pays de Saint-Georges.

Jean-Paul HERVIEUX le reçoit et lui fait visiter le site du Baillif[xiii] et les lieux de la prime jeunesse du Chevalier.

Gabriel BANAT jouera avec l’Ensemble Instrumental Chevalier de Saint-Georges qui recevra en cadeau un exemplaire du volume des « Masters of  Violins » consacré aux œuvres concertantes du Chevalier. Monsieur BANAT rappelle avec émotion cette rencontre au cours de laquelle les Musiciens amateurs de Guadeloupe, découvriront pour la toute première fois les partitions de la musique de Saint-Georges.

1996

En 1996 : Monsieur Emil SMIDAK, Tchécoslovaque, Président de la Fondation AVENIRA publie à son tour un ouvrage : « Joseph Boulogne, nommé Chevalier de Saint-Georges » ; constatant avec regret qu’il ne trouve rien sur Nanon, la Maman de Saint-Georges, Emil SMIDAK va alors rendre tout simplement hommage à la mère Afrique ! Cette très jolie balade africaine qui occupe le premier tiers du livre mérite incontestablement le détour. La seconde partie du livre est consacrée à Pierre de Bologne le Père du Chevalier et la dernière partie au Chevalier lui-même. Cet ouvrage scientifique traduit en langue Anglaise sera offert à toutes les bibliothèques Universitaires du monde. Simultanément est éditée une belle collection de 5 CD reprenant pratiquement toute l’œuvre instrumentale de Saint-Georges.

1999

En 1999 : c’est le bicentenaire de la disparition de Saint-Georges ; occasion unique de réveiller non seulement la Guadeloupe, mais la planète entière : elle est très longue la liste des événements qui se sont alors succédés (concerts, films, documentaires télévisés, livres, inauguration de rues, de salle, de quartiers, travaux pédagogiques, conférences, expositions…)

La Guadeloupe participe à cet hommage et érige un buste dans la ville de Basse-Terre et crée une exposition aux Archives Départementales de la Guadeloupe : LE FLEURET et l’ARCHET qui rencontrera un incontestable succès.

Pourquoi me demandait-on souvent, cet engouement pour Saint-Georges ?

« Parce que la musique de Saint-Georges est belle et mérite tout simplement d’être jouée et écoutée » : Les symphonies concertantes, les concertos, les sonates, les quatuors et autres romances constituent, en 14 Opus et près d’une centaine d’œuvres, je le crois sincèrement, un vrai trésor, sans oublier les Opéras dont il nous reste si peu d’extraits.

Après toutes ces années de recherche et de plaisir renouvelé, mon message à propos de Saint-Georges est devenu plus clair et pourrait se résumer en cette sentence : « Au-delà du musicien, au-delà de l’escrimeur, l’Homme ! » C’est ma philosophie. Saint-Georges est devenu un prétexte, mais un beau prétexte, pour aborder la musique, pour découvrir l’histoire, pour essayer de comprendre notre histoire.

Mais pour faire passer ce message, il est indispensable de publier.

Le défit d’écrire un livre pour les enfants[xiv]

Je vais maintenant tenter de vous raconter la manière dont notre petit groupe des Amis de Saint-Georges[xv] en est venus à publier un livre destiné à nos enfants… Ce fut un défi, mais surtout une formidable occasion de dialoguer avec les plus jeunes… Une chose est de leur raconter le Chevalier une autre est de répondre à leurs questions, si déroutantes. Alors sur fond de vie de Saint-Georges que l’on pourrait décrire très rapidement en quelques  épisodes[xvi], nous voici à la recherche des réponses les plus fondées :

Dès le premier contact avec les jeunes les questions ont fusées… et les réponses n’étaient pas si faciles que cela à trouver… Comment faut-il t’appeler… Où es-tu né ? Qui est ton père ? Qu’écoutais-tu comme musique au Baillif ? Pourquoi ce titre de Chevalier ? Parlais-tu le créole ?

Comment faut-il t’appeler ?

La simple énumération des noms de ce personnage permet de traverser sa vie entière :

–         Joseph de son prénom donné lors de son baptême au Baillif.

–         Bologne patronyme de son géniteur mais que le code noir[xvii] lui interdit de porter.

–         Chevalier : le titre qu’il obtiendra pour être Gendarme de la garde du Roi de France

–         de Saint-Georges, nom du lieu de sa naissance dans les hauteurs de Baillif,

–         Ritoudaine, : nom curieux qui figure dans la déclaration de Texier de la BOËSSIERE à la Table de Marbre ; il faut se souvenir que Alexandre DUMAS s’appelait aussi Rétoré,

–         Georges, qu’il choisira après la révolution.

Qui est Platon ?

Platon ! Mon précepteur… c’est une pure invention de Monsieur Roger de Beauvoir. Mon initiateur c’est Georges Bologne, mon Père… Lui et Nanon, ma Maman m’ont tout donné.

Quelle Musique écoutais-tu au Baillif ?

Du tambour, la Calenda et le quadrille.

Tu es le Dieu des armes ?

Modestement ! Oui ! j’ai été le meilleur en escrime et cela grâce à mon Maître Texier de la BOËSSIERE…

Qu’est-ce que la « table de marbre » ?

C’est tout simplement une institution chargée de faire le recensement des hommes de couleur qui se trouvaient sur le territoire de la France métropolitaine ; dans le but de les faire retourner vers les colonies pour couper de la canne. C’est à Monsieur Gabriel BANAT que nous devons la découverte des déclarations de Nanon d’une part et de Texier de LA BOËSSIERE d’autre part à la table de marbre[xviii].

Coda.

En conclusion de cet article, je voudrais citer Monsieur John M. Mitchell le traducteur de l’édition originale française de «Joseph Boulogne nommé Chevalier de Saint-Georges » l’ouvrage de Emil SMIDAK : il dit ceci « nous avons une dette éternelle envers le Chevalier de Saint-Georges, nous pouvons nous en acquitter en découvrant sa vie ».

Et je poursuivrais volontiers ce propos en disant que nous avons aussi un devoir envers Saint-Georges, celui de faire connaître, de jouer et d’écouter sa musique.

Salut et Respect !

Jean-Claude HALLEY

[i] Joseph Bologne, Chevalier de Saint-Georges, Esclave et fils d’Esclave, Musicien, Escrimeur, Militaire, né le 25 décembre 1745 à Baillif (GUADELOUPE), décédé le 10 juin 1799 à Paris.

[ii] Voltaire : Chantez, petit Colin, /  Chantez une musette ; / Pauvre petit Colin, / Chantez un air badin. / Quelque Mélophilète, / Quelque nymphe à lunette / Vous applaudira ; / Mais à l’Opéra / L’on vous sifflera.

[iii] Edouard GLISSANT est un brillant écrivain Martiniquais, philosophe et auteur de très nombreux ouvrages, dont le tout premier « La Lézarde » demeure une référence dans la littérature antillaise.

[iv] La Symphonie Concertante Opus 13 N° 1

[v] Jean-Noël FAUCQUET, Musicologue.

[vi] Le Groupe des Escrimeurs : honneur à eux pour l’extraordinaire ferveur qu’ils ont toujours manifestée au Chevalier. Je citerais Texier de la Boëssière, le père qui vexé de n’avoir pas été admis à l’Académie, déclara un jour : « Racine fit Phèdre et bien moi je fis Saint-Georges ». On peut aussi citer la Boëssière fils, Henry Angelo, l’ami fidèle de Londres. Ils ont su tous les deux témoigner des qualités humaines et du talent exceptionnel de Saint-Georges et conduisent une formidable armée de grands fleurettistes : Chevalier d’Eon, Picard, Faldoni, Fabien, Donadieu, qui tous ont reconnu en Saint-Georges le meilleur des leurs.

[vii] Le Groupe des musiciens et des musicologues qui ont analysé et fait découvrir cette école française du violon au sein de laquelle Saint-Georges tient parfaitement sa place. Lionel de la LAURENCIE, Barry BROOKS, Gabriel BANAT, Dominique-René de LERMA, Mark CLAGUE, Marius CASADESUS, Rachel BARTON, Patrice Michaels BEDI, Allan BADLEY, Takako NISHIZAKI, Bernard THOMAS, Jean-Jacques KANTOROV, Rachel BARTON, l’Ensemble Instrumental Chevalier de Saint-Georges…

[viii] Le Groupe des chroniqueurs, analystes, mémorialistes, historiens et autres peintres, poètes ou romanciers qui ont, jour après jour, noté les divers épisodes de la vie du Chevalier : BACHAUMONT, Louise FUSIL, VIGEE-LEBRUN, THIRION…

[ix] Le Groupe des romanciers avec une place à part pour Roger de BEAUVOIR qui par son roman populaire paru en 1848 a contribué à forger la légende du Chevalier de Saint-Georges, avec sans doute l’aide de deux Guadeloupéens, MELVIL-BLONCOURT et le parnassien Alexandre Privat d’ANGLEMONT pour les parties exotiques. Viendront plus tard se joindre au chorus Alain GUEDE, Daniel PICOULY, Daniel MARCIANO,

[x] Le Groupe des Antillais, qui sont très nombreux à s’être penchés sur leur éminent compatriote : VAUCHELET, Henri BANGOU, Oruno LARA, Edward Vivian SCOBIE (ancien maire de Roseau, capitale de la Dominique), Guy MONDUC, Lucien ABENON, Roland BRIVAL, Jacqueline ROSEMAIN, Daniel PICOULY, Claude RIBBE…

[xi] Odet DENIS est originaire du Gosier en Guadeloupe. Il a fait une brillante carrière d’Avocat, puis de Magistrat. Au moment où il publie son ouvrage il est Président de l’Association des Etudiants Guadeloupéens de Paris.

[xii] Gabriel BANAT est aussi le rédacteur de la rubrique Saint-Georges du Grove Dictionary.

[xiii] L’hypothèse généralement retenue est que Joseph Bologne serait né sur la propriété qui porte aujourd’hui  le nom de Beausoleil. Il existe sur ce site les vestiges de cette ancienne plantation (maison de maître et fabrique de sucre). Les propriétaires des terres souhaitent la préservation de ces vieilles pierres qui ont été explorés par des Archéologues Industriels, Monsieur et Madame PARISIS.

[xiv] Ce livre est coédité avec le CRDP de la Guadeloupe, parrainé par l’UNESCO qui l’a inscrit dans le cadre de l’Opération la « Route de l’Esclave ». Il bénéficie du soutien de la DRAC (Direction Régionale de l’Action Culturelle ) de la Guadeloupe, du Conseil Régional de la Guadeloupe, de la Mairie de Baillif, du Rotary International et de la Société GRIOT de New-York.

[xv] Le comité d’écriture est composé de Gabriel BANAT, Daniel MARCIANO, Luigi GRECO Marcel BUFFON, Eliette THERON, Laure TRESSENS, Yolande MICHINEAU, Maryse LACREOLE.

[xvi] La vie de Saint-Georges en cinq épisodes :

Premier mouvement : Adagio, de 1745 à 1755 : la naissance de Joseph sur l’une des plantations de son Père, Georges Bologne, au Baillif : une prime jeunesse en Guadeloupe, dans les jupes de Nanon, sa mère esclave et sous le regard attentif de son Père ; une vie, comme le dit Emil SMIDAK, à mi chemin sans doute des descriptions de Aimé Césaire et de Alexis Léger dit Saint-John Perse.

Second mouvement : Presto, de 1755 à 1765 : une adolescence studieuse chez Monsieur Texier de la Boëssière pour l’escrime, avec LeDuc et Gossec pour la musique et la composition, et de nombreux autres Maîtres pour l’éducation d’un prince (danse, littérature, sciences, langues, équitation…).

Troisième mouvement : Maestoso, de 1765 à 1791 : une  vie parisienne et londonienne brillante, débridée, sous l’œil réprobateur mais néanmoins admiratif de l’Abbé Grégoire. L’escrimeur est inimitable – Le musicien est un virtuose du violon, un chef incontesté, un compositeur habile – l’homme est un créole tout de charme, de force et de talent – Saint-Georges est irrésistible et merveilleux.

Quatrième mouvement : Allegro, de 1791 à 1796 : la Patrie est en danger – Saint-Georges est le seul musicien de sa génération à poser plume et archet pour prendre épée et sabre ; à la tête de la fameuse « Légion Saint-Georges », il rendra un éminent service à son pays, la France, en dénonçant la trahison de Dumouriez ; Il en sera d’ailleurs bien mal récompensé, puisque calomnié et  jeté en prison sans motif.

Cinquième mouvement : Largo, de 1796 à 1799 : c’est la fin ! Le « Fameux Chevalier » joue pour la dernière fois la partition de « la vie et de la mort du petit oiseau » qu’il chanta de manière prémonitoire à son amie Louise Fusil dans les jardins du Palais-Royal. Il est de retour d’un voyage à Saint-Domingue, et Emil SMIDAK lui prête cette phrase sibylline : « Ils ne m’ont pas pendu, mais perdu ; car depuis mon séjour, je me cherche partout et ne me retrouve pas !»

[xvii] D’autres personnages seront aussi interdit de porter le nom de leur géniteur. Par exemple  Alexandre DUMAS le Père, ou le peintre Guillaume LETHIERS.

[xviii] Ces deux déclarations à la TABLE DE MARBRE, associées aux registres des passagers s’embarquant pour les Antilles constituent le faisceau de preuve des origines du Chevalier de Saint-Georges.

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Une belle interview de Jean-Claude GRANDOR à propos du Chevalier de Saint-Georges

Le chevalier de Baillif.

Le chevalier De Saint Georges était un être exceptionnel. Né d’un grand propriétaire terrien installé dans les hauteurs de Baillif, de son prénom, Joseph, il est le fruit d’un amour à l’époque interdit entre le maitre et l’une des esclaves de l’habitation. Une enfance extraordinaire sur la plantation, et un départ vers l’hexagone où il connaîtra l’excellence à  plusieurs niveaux. Cavalier, escrimeur, musicien et chef d’orchestre. Il vit encore à travers son art, d’où le festival Saint Georges qui vient de se terminer en Guadeloupe, sa terre natale.

MP RENCONTRE AVEC JEAN CLAUDE GLANDOR
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Danse avec Saint-Georges à la HAVANE

Danse avec Saint-Georges à La HAVANE

Une semaine mémorable

En hommage à ceux qui ont participé à cette folle aventure !

Un mécénat éclairé

Il fallait de la vista pour imaginer un tel projet, Il fallait aussi beaucoup de courage et d’obstination pour le mener à son terme contre vents et marées. Le cyclone Wilma ne fit que reporter la date de l’évènement, mais rien ne pouvait véritablement empêcher l’arrivée triomphale de Saint-Georges à CUBA. L’artisan de ces 8 jours de plaisir et de joie est Monsieur Marcel-André CLEMENT qui a su allier dans ce défi, et la danse dont il est un « officionado » averti, et la musique de Saint-Georges qu’il connaît sur le bout des doigts. Il a su mobiliser les énergies en Europe et aux Amériques pour mettre en œuvre concerts, conférences, émission de radio et de télévision, et surtout la création en première mondiale d’un Ballet consacré au « Caballero Negro ». Et grâce à l’organisation méticuleuse de la Coordinatrice Général du Projet, Madame Nelis Leal Navas, voici les Cubains et les Cubaines, qui parlent tout naturellement des amours de Nanon et de Georges, et de la formidable traversée du siècle des lumières de ce fils d’esclave né à la Guadeloupe.

Un ballet

Un Ballet somptueux sur le thème du Chevalier et avec sa musique aura rempli par deux fois la belle salle du Théâtre « Mella ». Et le dimanche après midi, une dizaine de télévisions avaient envoyé des caméras pour filmer l’évènement. On notait aussi la présence de 150 étudiants en médecine de l’Équateur venus satisfaire leur curiosité, attisée par le vrai « ramdam » permanant sur les ondes à propos de Saint-Georges. Le Ballet créé par l’équipe Pro DANZA de Madame Laura ALONSO, peut revendiquer sans hésitation les qualificatifs les plus élogieux : les décors sont éloquents et évocateurs, la chorégraphie impeccable, les costumes beaux et lumineux, la scénographie moderne et réaliste, et les danseurs brillants comme seul sait en fabriquer Cuba…

Nous ne sommes pas prêts d’oublier ce prélude double et alterné opposant, la Métropole à ses Colonies, les Maîtres à leurs esclaves, les Blancs aux Noirs, le Kalenda au Menuet… ni non plus l’amour de Georges et Nanon dans ce pas de deux expressif, juste et sensuel…. Encore moins l’enchaînement des tableaux évoquant tour à tour la période de l’initiation du jeune Joseph, le tourbillon de plaisir dans lequel Saint-Georges est emporté, l’évocation mouvementée de la Révolution Française, et la mort dramatiquement réaliste de Marie-Antoinette.

Une conférence sur Saint-Georges

La Casa Victor Hugo, très engagée dans la réalisation de cette semaine, s’est mis en totale disponibilité en offrant le cadre de cette vielle demeure réhabilitée par le Sénat Français. Elle fut un lieu privilégié pour des échanges sur le personnage ; car il fallait bien satisfaire la curiosité des hôtes de Saint-Georges sur les multiples épisodes de sa vie.

Une exposition de peinture

La CASA recevait aussi une belle exposition de peinture de jeunes artistes s’exprimant « à leur main » sur ce personnage qu’ils découvraient pour la toute première fois. Et lors du vernissage leurs explications recueillaient l’intérêt sinon l’approbation du nombreux public des visiteurs.

Une messe d’action de grâce

Une messe d’action de Grâce fut dite en la Cathédrale de la HAVANE. Et Monsieur le Curé, très au fait de l’histoire de Saint-Georges, disait très simplement que Dieu avait offert à Saint-Georges ce « Talent »… Mais Saint-Georges l’avait à ce point fait fructifier que deux cent ans après sa mort sa musique est encore jouée. Et en écoutant ce vrai plaidoyer pour le Musicien de Baillif, on pouvait se dire que nous avions beaucoup de chance de disposer d’un tel personnage, mais que l’on nous demanderait aussi des comptes sur ce que nous aurions fait pour lui. En tous les cas CUBA aura fait beaucoup et il faut en témoigner.

Un Concert

La « Basilica Menor del Convento San Fransisco de Asis » est un véritable bijou d’ambiance et de sonorité… Dès que l’on découvre cet imposant bâtiment au milieu d’une vaste place pavée, l’on soupçonne que le choix de ce lieu n’a pas été fait au hasard… La ville bruisse de l’annonce du Concert de l’orchestre de cordes « Entre Amigos » et du talent de son Chef Irving Frontela qui a tenu à faire participer à la fête annoncée le « Quatuor à cordes Amadeo Roldan »  dirigé par Léonardo Pérez Baxter.

La très belle symphonie opus 11 n° 2

Pendant que les musiciens peaufinent leurs derniers accords avec un chef virevoltant, fou de plaisir ou de trac, on peut déambuler dans les patios d’un ancien cloître occupé maintenant par les Douanes Cubaines… Le public arrive petit à petit et au fur et à mesure que la salle se remplit, s’efface l’inquiétude des organisateurs… les réalisateurs de la Société SHAKTI, venus spécialement de la Guadeloupe pour immortaliser en image cet évènement, jettent un dernier regard au travers de leur objectifs,… les officiels entrent et sont placés aux toutes premières rangées,… Le décor est en place. La salle est pleine à craquer. A gauche un immense portrait de Saint-Georges et dans le chœur en trompe l’œil (trace d’un ancien cyclone) les pupitres et les chaises des musiciens… Ils entrent d’ailleurs sous les encouragements du public… Trente jeunes et beaux musiciens tous vêtus de noir. Le premier violon leur donne le LA et arrive alors le Maestro Irving dans un très beau costume blanc… il est grand, immense, élégant, souriant… il salut le premier violon s’incline devant le public et prend possession de son orchestre…  le concert tant attendu débute…

Danse avec Saint-Georges

Les premières notes de la Symphonie Opus 11 N° 2 raisonnent dans cette vaste église et le plaisir, le frisson, l’émotion sont immédiatement présents : les connaisseurs gouttent ces notes qui servent aussi à l’ouverture de l’Amant Anonyme joué en ce moment même à l’Opéra de Metz… et nous nous laissons emporter par la musique et le spectacle… Car Irving est à lui seul un spectacle… La musique que nous entendons n’est pas celle des précédents concerts. La musique que nous entendons vient de nulle part. La musique que nous entendons chante notre caraïbe. Je lis dans le regard des musiciens quelque chose qui peut être un mélange de plaisir, de confiance, d’enthousiasme… J’entends de nouvelles cadences, de nouvelles sonorités… J’essaye de suivre les violons lorsque Irving précédant la musique les invitent de la main… puis ce sont les altos et le violoncelle rapidement relayés par la flûte et les cuivres… mais voici encore les violons… Alors je me résigne à suivre le Chef qui précède toujours d’un temps les notes et les thèmes… ses gestes viennent d’un autre monde ou mieux de notre monde et alors je me pose la question iconoclaste de savoir si ce Saint-Georges que j’ai devant moi est le Saint-Georges du XVIIIème siècle, coqueluche des femmes de son temps, mais aussi Chef incontesté des meilleurs Orchestres d’Europe… Cette autorité,  ces gestes somptueux, ces mimiques de plaisirs, ce regard qui monte, vers un Saint Christophe incrédule et impassible, comme pour accompagner les notes… non ! Décidément je ne me souviens pas d’avoir jamais ressenti de telles émotions… le premier mouvement s’achève dans un tutti soutenu avec force et poigne par un chef en transe…

Un public de connaisseur

Suit le silence respectueux du public qui reprends souffle et s’attend au meilleur de Saint-Georges. Ce public est fin connaisseur et sait que ce mouvement largo qu’il va entendre maintenant évoque, traduit des sentiments, nos sentiments… la passion, l’amour, la tristesse… chatoyant mystère que celui des mouvements lents de Saint-Georges… Le troisième mouvement tient aussi ses promesses et les applaudissements nourris traduisent plénitude et extase.

Découverte du « Cuartelo Roldan »

Mais nous n’en sommes qu’au début du concert… l’orchestre laisse la place à un Quatuor qui va exécuter deux des quatre quatuors de la prime jeunesse du compositeur… Les deux mouvements de chaque œuvre s’enchaînent avec délice et les deux violons, l’Alto et le violoncelle rivalisent, dialoguent s’épanchent au rythme de la musique de Saint-Georges.

Voici à nouveau Irving et ses amis… Ils ont inscrit à leur programme, toujours dans l’Opus 11, la Symphonie N° 1. Moins connue que la seconde elle est aussi en trois mouvements : Allegro, Adagio, Presto…

C’est la fin… Le public se lève spontanément pour une véritable ovation… Irving arrive enfin à calmer cet enthousiasme et propose en bis une très courte et délicieuse mélodie de sa composition, comme pour nous dire que Saint-Georges reste Saint-Georges, mais que Cuba a aussi sa propre musique tout aussi belle.

La fin de la soirée est encore toute pleine du plaisir d’échanger ses impressions d’un groupe à l’autre de se faire photographier devant le beau tableau du Chevalier.

Des remerciements

Des remerciements doivent être adressés à tous et en particulier à :

Ø      Madame l’Ambassadeur de France à Cuba,

Ø      et à l’Association Guadeloupe-Cuba, Perles des Caraïbes, dont le Président d’Honneur est Monsieur Marcel André CLEMENT.

Ce voyage aura permis aussi de bien belles rencontres par exemple avec Madame Nancy MOREJON, la Directrice de la CASA DE LAS AMERICAS, ou avec Monsieur le Délégué Général de l’Alliance Française très fière de ses 6 000 étudiants.

Jean-Claude HALLEY

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